Actualités et insolites

PHILIPPE MANOEUVRE: « Du double album vert des Beatles au Painkiller d’Iron Maiden : mes essentiels. »

METALLICA : “Ride The Lightning était l’album de trop”.

Le Gorafi du métal quoi :laughing:

:rofl:

Pendant ce temps l’Arabie Saoudite a supprimé la flagellation et la peine de mort pour les mineurs. Je pense que cela a tout à voir avec la situation dans laquelle ils se sont fourrés et rien avec un soudain intérêt pour les droits de l’homme.

Leurs alliés au Yémen se divisent avec la réindépendance (?!?) du sud alors que les rebelles des montagnes tiennent toujours, le conflit provoqué à l’origine contre la Russie quant au pétrole les met aussi en guerre commerciale avec les Etats-Unis (allié historique en principe), leurs intérêts sont perdants en Syrie… La désertion des « lieux saints » pendant le Ramadan pour cause de pandémie est certainement aussi une grosse déstabilisation.

La dynastie a un besoin urgent de renouer avec ses alliés occidentaux et, à mon avis, donne des gages afin de se rabibocher avec les Etats-Unis avant que l’erreur commise il y a quelques semaines ne dégénère en rupture définitive qui la laisserait isolée, à la merci du premier coup d’état venu à la sortie du mois de jeûne. Il ne faut pas oublier que les Saoud sont peut-être aujourd’hui rois mais pas la famille la plus prestigieuse du pays, avec la tache originelle d’avoir chassé par la force la dynastie hachémite qui régnait depuis des siècles sur les villes saintes (on les retrouve aujourd’hui sur le trône de Jordanie). Ce qu’ils veillent à compenser par une observance plus rigoureuse de leur religion afin de se donner une légitimité (et dont nous observons depuis beau temps les effets secondaires), et en s’assurant des alliances puissantes à l’extérieur. Vu de loin, ça m’étonnerait pas que ça rocke prochainement dans la casbah.

Prenez une heure pour regarder ça si ça vous dit :slight_smile:

Recommandé aussi par Bertez (qui n’est pourtant pas précisément un insoumis au sens partisan). Elle est un peu confuse par moments mais c’est une conversation, pas un article. C’est bien de remettre le nez sur des problèmes apparus il y a deux ans qu’on a fini par oublier dans le contexte actuel. Il y avait un côté très Ve république séduisant dans l’apparence d’un homme au sommet qui décidait de tout, avec en symétrie logique ce parlement faiblement légitime de plantons réduits à un rôle très mineur. À mesure que le brouillard s’est levé, est apparue en réalité une bande de technocrates peu enclins à rendre des comptes appuyés par une flopée d’opportunistes peu compétents.

Une histoire de barbouzes complètement absurde qui nous vient du Vénézuela et des USA. Une société militaire privée, Silvercorps, a fait débarquer une poignée de mercenaire pour tenter de renverser Maduro. On ne sait pas s’ils ont agi de leur propre chef dans un grand moment de mégalomanie très américaine, ou s’ils ont été payés par Trump, ou par sa marionnette Guaido. Une baie des cochons, en version stupide.

Ce monde, avec un peu de Trasmetropolitan, un peu de South Park, déjà un peu d’Idiocracy, c’est tout de même… merveilleux !

je suis fan

On comprend qu’il y ait du tirage entre l’Élysée et Matignon, sans doute le plus tendu depuis la fin des cohabitations, à cause des circonstances. Macron est couvert par immunité depuis la jurisprudence Chirac, le seul enjeu personnel est la préparation de 2022, qui amène des allocutions interminables jouant la hauteur de vue et l’espérance (la comparaison avec Elisabeth II fait franchement de la peine).
Pendant ce temps Philippe doit gérer les détails et le concret avec la peur au ventre. Le symptôme mal anticipé par les maquilleurs de ce poil qui blanchit est un beau symbole de tout un pouvoir réglementaire stressé… Lui n’a aucune immunité et les quelques référés lancés à la hâte en cours de confinement n’étaient que des escarmouches avant les procédures qui viendront inéluctablement quand la pandémie sera éludée et les faits mieux connus. Celles-ci pourront atteindre aussi les cabinets ministériels et la haute fonction publique, qui est plus que jamais au pouvoir aujourd’hui.
La tentative observée de se décharger au maximum sur les maires est amusante, à rebours de la gestion imposée en cours de confinement. Mais c’est un peu tard pour vouloir se décharger ainsi des patates brûlantes après des générations de conception institutionnelle inverse.

On en viendrait par oublier la décision terrible de la Cour Constitutionnelle allemande. Ne parlant pas la langue je n’en ai connaissance qu’indirectement. Les uns se rassurent en constatant que l’essentiel des recours ont été rejetés. D’autres s’émeuvent, en bien ou en mal, que les juges de Karlsruhe enjoignent au gouvernement de demander à la BCE de se justifier avec précision et qu’ils se réservent d’ordonner à la Banque Centrale allemande de s’en retirer en cas de réponse insatisfaisante. Et on imagine difficilement l’Allemagne utiliser l’euro sans y participer sur le modèle des principautés d’Andorre, de Monaco, de la république de Saint-Marin et du Saint-Siège… On n’en arrivera probablement pas là, vu l’enjeu, quant au passé. Mais cela fait planer une menace considérable sur le nouveau plan actuellement en construction (au-delà des annonces de Bruno Coué Le Maire) qui devra se plier aux mêmes preuves s’il prend aussi la voie de la BCE pour naître.
Et il reste encore un aspect plus évident et plus grave : le juge constitutionnel d’un pays membre a retenu sa propre lecture du droit communautaire pour écarter l’arrêt préjudiciel de la CJUE. Cela n’a pas d’impact immédiat sur la vie des gens, mais en analyse juridique théorique, c’est un coup juridiquement bien plus puissant que les écarts de certains pays plus à l’est par rapport au droit commun de l’Union.

En soi, ce n’est pas si éloigné du financement massif du chômage partiel par l’Etat (deux mois pour ma part) :

Il est délicat de discerner avec certitude la part d’indignation massive après la nouvelle mort d’un citoyen américain noir au cours d’une intervention de police, et la colère généralisée d’une population tendue par la lutte contre la pandémie et par l’effondrement d’une économie qui prospérait sur des bases en réalité fragiles. Les pillards de fin de manifestation viendront encore gâcher la part légitime de cette explosion brutale mais prévisible. C’est pourtant parti dans le nord, et un état plutôt bien démocrate. La tentative d’importation du mouvement en France est préoccupante.

L’on comparera les réactions internationales avec le traitement donné au phénomène des Gilets Jaunes il y a un an et demi, à ceci près que Macron suscitait chez les éditorialistes une empathie inverse à celle dont jouit Trump. Il y a le même constat plus ou moins stupéfait en apparence que le chef est fragile chez lui en réalité, et qu’il joue gros sur un retour rapide de l’ordre public.

On est trop vieux pour ces conneries Jonjon !

Déjà que j’essaie d’éviter les débats sur facebook désormais, épuisé, là ce n’est pas possible !

je vous demande de vous arrêter

Aux états-unis tu veux dire ou globalement dans le monde ? Tu tiens cette affirmation de quelles stats ?

Bref ce qui me gonfle c’est pas le sujet mais le moutonnage débile, tous les groupes sur Facebook qui se la ramènent. Ils sont contre le racisme, quel courage ! Quel rapport avec leur musique ?

Je supprime mon message initial qui ne représentait rien d’autre qu’un coup de gueule momentané.
Je laisse d’autres (Zemmour et Onfray entre autres) s’escrimer contre le politiquement correct, je suis insignifiant à côté.

Je conseillerais la lecture de Philippe Muray, et de Nietzsche que je mentionnais, car ils avaient déjà tout prédit.

Recontextualisons mes bons amis :

A méditer suite aux dernières élections municipales :

Lu, et approuvé. Une fois encore cela recoupe les travaux de C. Guilluy, en y ajoutant une touche plus économique. En France l’effet TGV a compté pour des villes comme Bordeaux, Strasbourg, Montpellier… La sociologie urbaine a changé à simple vue d’oeil, à l’oreille également parfois (chez moi l’accent méridional a pratiquement disparu en ville). Il y a une cohérence dans ces villes entre le vote Macron en 2017 et le vote vert (ou verdi) en 2020. Mais ce sont les plus insérés qui sont allés voter, au vu des circonstances de cette année, quand les Gilets Jaunes et tous les autres se sont abstenus. Cela indique le poids numérique réel des élites.

Une autre leçon des municipales, locale cette fois. Une analyse de la victoire du RN à Perpignan contre une liste de droite, par Nicolas Lebourg (un des meilleur analyste de l’extrême droite française, absolument pas moraliste.
Slate FR a souvent mauvaise presse, et pour nombre de leurs auteurs c’est mérité. Mais il y a également d’excellents journalistes.

Pour connaître Perpignan je dois sérieusement critiquer cette analyse qui laisse sous silence une donnée majeure, et je crains que ce soit volontaire : la population gitane.

Il y a une communauté gitane extrêmement importante dans cette ville, depuis des siècles, implantée dans trois quartiers dont celui de Saint-Jacques qui doit représenter un tiers de la vieille ville, autour de l’ancien ghetto du temps des rois d’Aragon (!), et qui est un morceau de tiers-monde assez hallucinant à trouver en France dans un habitat ancien. La communauté maghrébine n’est ni plus ni moins importante que dans les autres villes du Midi, il me semble. Mais une proportion écrasante de la population gitane vit des minima sociaux depuis que le RMI a été créé et suffit à plomber la moyenne de pauvreté sur l’ensemble.

Cette communauté gitane est mal appréciée depuis la nuit des temps par les gens que l’article cible comme ayant soutenu Aliot. Il y a des affrontements avec les maghrébins parfois (mai 2005 : dix jours d’émeute, la vieille ville en guerre civile, deux morts). Mais elle a un pouvoir certain dans la ville, par ses chefs. La dynastie Alduy-Pujol, qu’Aliot vient d’abattre après soixante ans de règne, a constamment cultivé en profondeur son lien avec les gitans pour préserver un semblant de paix sociale… et son pouvoir parfois menacé. Ce système clientéliste a fondé leur pouvoir pendant dix mandats ! Aussi à Perpignan, les gens de droite détestent le RPR et ses avatars depuis des décennies. Le FN avait déjà failli passer en 95 avec un candidat issu d’une vieille famille noble locale se posant comme un modéré. En 2008 il y avait eu l’énorme scandale de la fraude électorale à la chaussette qui avait contraint Alduy fils à passer l’écharpe à Pujol. Mais ces dernières années, ce dernier avait eu la lubie de rénover Saint-Jacques peu à peu, dès qu’un tractopelle arrivait c’était la révolte, et ainsi les gitans ont cessé de soutenir le maire.

De son côté, Aliot s’est ouvertement inspiré de la formule Ménard à Béziers en 2014 (ville proche aux problèmes comparables mais non soumise à un tel clientélisme) en gommant le macaron du parti, en cherchant l’union vers la droite classique dont l’électorat n’attend donc que ça, et en bossant un programme vraiment conçu sur la ville et pas la vulgate tout-terrain du parti.

Bref, le cas de Perpignan est tellement particulier, quand on a l’honnêteté de l’aborder sans oublier un paramètre spécifique majeur, qu’il ne me semble pas transposable.

Plus largement les prises du RN au municipal ne font qu’équilibrer les pertes (Le Luc, Mantes, le 7e secteur de Marseille…). Et puis vu la participation…

Intéressant et iconoclaste :