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Oui, un de mes 10-15 films preferes!

Tess” est un vieux classique de Polanski, réalisé à son arrivée en France, fruit d’une collaboration difficile avec Claude Berri dédiée à la mémoire de Sharon Tate. D’après un roman de Thomas Hardy, c’est la triste histoire d’une fille issue d’une famille rurale misérable de l’ère Victorienne, dont le père ivrogne va fracasser le destin en se croyant une ascendance nobiliaire. C’est en bonne part un film de genre avec ses beaux décors, sa romance dans une société bourrée de conventions et tout autant violente. Cependant bien des traits typiques de Polanski ressortent dans ce film beau et amer : jeu de mots et hasards déterminants, viol, paganisme (discret en l’espèce mais présent), intérieurs un peu étouffants, récit privilégiant les victimes.
On n’est pas obligé d’aimer ces films en dentelles dans la verdure, surtout que celui-ci n’est pas joyeux. Au moins c’est simple, consistant et remarquablement tourné, son succès n’était pas immérité.

J’avais hésité à aller voir “Bohemian Rhapsody”. Mais pour une fois, la Renfe gratifiait ses passagers d’un film présentable !
Normalement je fuis très vite ce genre de biographie romancée lacrympompe, farcie de grande musique richement mise en scène par une compagnie sans contrainte budgétaire, pour tous les publics. Mais ce ton correspond pas mal à ce qu’était Queen, si bien qu’un petit miracle s’opère et qu’on s’y accroche grâce à ce ton en accord avec le sujet.
En consultant après coup la fiche de Rami Malek, on comprend où il a pu puiser l’énergie pour sa grande performance d’acteur au plein sens du mot. Il restitue à Mercury une vraie personnalité bien plus ample que l’icône gay persécutée par une vilaine société rétrograde. Il semble du reste que le script voulait éviter ce piège béant du simple film engagé qui aurait réduit honteusement le sujet, même s’il en montre un peu plus qu’il n’aurait été accepté à une époque proche.

Même débarqué en cours de tournage, Synger fait ressembler Queen aux conspirateurs d’“Usual Suspects” ou “Walkyrie”, et Freddy Mercury à un bluffeur en chef plus touchant que Keyzer Söse ou que ce Stauffenberg désespérément impavide en Tom Cruise de jadis. C’est dommage que sa mise en scène manque toujours cruellement d’originalité, voilà le gros point faible.

Sans être amateur de Black j’étais fort curieux de voir “Lords of Chaos”. Nous connaissons tous l’histoire. La mise en scène réaliste et la pointe d’humour froid récurrente divergent complètement de la complaisance morbide du livre éponyme et rejoignent ma manière de voir ces faits devenus mythiques. Cela devient une histoire banalement compréhensible, assez universelle. Le simple rappel de l’enchaînement des faits les remet en perspective, les premiers éclairant les derniers. C’est le point de vue le plus adéquat pour les aborder, et rien que pour cela ce film est réussi voire bienvenu. Toutefois, le sujet reste suffisamment dur et les scènes crues pour qu’il ne soit pas à conseiller à n’importe qui.

Assez témérairement Akerlund propose des explications, prend clairement parti sur le plan humain et ose remplir les brèches les plus mystérieuses de l’histoire. Ailleurs il reprend scrupuleusement une foule de détails devenus iconiques et laisse les principales pistes d’explication ouvertes. Peut-être a-t-il recueilli des renseignements et des témoignages sur les personnages pour se permettre de spéculer sur les trous noirs ? C’était aussi le moyen de servir une scénarisation classique. Notamment, je n’ai jamais entendu parler d’une rédemption entamée par Oysten Aarseth peu avant son assassinat. Du reste je trouve que Rory Culkin n’est pas optimal pour jouer l’agonie de son personnage mais ce n’était certainement pas une scène facile. Kilmer Jr par contre, à part ressembler à son père, est convaincant. le bilan est, à mes yeux de non-fan de tout ça, un film bien plus utile que ce que je craignais avant de lire les premières critiques.

Je suis du même avis que toi globalement. J’étais également surpris par certains aspects, notamment en effet cette rédemption tardive de Oysten, qui fait un peu romancée avec son assassinat concomitant.

Mais on ne saura jamais vraiment ce qui s’est passé, donc pourquoi pas…

En effet il y a quand même des passages très violents, c’est à regarder en connaissance de cause…

Utoya, 22 juillet” est le film du réalisateur Norvégien Erik Poppe qui aborde l’affaire selon le point de vue subjectif d’une victime de fiction de la tuerie. Le résultat oscille entre film d’horreur Pop et mise en scène austère bien scandinave. À part essayer de restituer la terreur des jeunes militants, ce film n’offre rien. Pas un commencement d’explication, rien sur avant, ni après, ni qui… Juste une oeuvre cathartique. C’est bien court.

Je ne suis pas toujours preneur d’Oliver Stone. J’ai regardé “L’enfer du dimanche” et j’ai passé un bon moment sans prise de tête. Il est long mais on ne s’ennuie pas, autour d’un sujet léger et facile à pénétrer. La mise en scène oscille entre matches tournés comme les escarmouches de “Platoon” et des échanges virils dans des intérieurs cossus à la façon de “Wall Street”. Le poids déterminant du spectacle sur le sport est finement intégré dans cet ensemble prestement rythmé. Pacino est remarquable une fois de plus, Cameron Diaz moins crédible mais ça colle justement avec un aspect de son personnage (j’ai du mal avec elle je dois dire), Jamie Foxxx encore plus parfait pour son rôle et tous les autres bien dans leurs postes secondaires.

Depuis “Inglorious Basterds” j’avais abandonné Tarantino. J’étais sorti de la salle autant agacé qu’amusé, en me disant qu’il faudrait qu’il ferait mieux de tourner des westerns…

Quand “Django Unchained” est sorti je suis donc resté assis sur mes dons de prophétie et le souvenir de ses deux premières oeuvres, malgré le grand succès du film. Les louanges sur le nouveau (dans la presse au moins, je ne connais personne qui soit allé voir “Once Upon a Time in Hollywood” pour le moment) m’ont donné envie de redonner une chance au réalisateur qui avait marqué ma jeunesse.
Au crédit il faut reconnaître que les acteurs sont remarquables, la mise en scène et les décors excellents. La bande-son emprunte lourdement à Morricone mais au moins, ça passe à part une chanson en italien, trop décalée. Les dialogues sont parfois savoureux mais pas toujours, cette fois encore le verbiage crée des longueurs. Tarantino aime trop filmer ses acteurs chéris. Comme souvent dans les comédies historiques il y a des invraisemblances qui me hérissent plus que de glisser du hip-hop dans la BO. Mais peut-être suis-je devenu trop emmerdant pour encore accepter de me distraire sur des sujets graves à la base, comme quand on regardait “La grande vadrouille” petit.

C’est un bon film mais je n’en sors pas vraiment réconcilié pour autant. Maintenant je me dis que là où Tarantino est le plus pertinent, c’est dans les histoires de gangster.

En me glissant dans un public de retraités tempéré d’une poignée d’étudiants en cinéma, j’ai profité d’un petit festival local pour revoir, sur grand écran, le chef-d’oeuvre charnière de Fellini, “8 ½”. C’est là qu’il a délaissé définitivement tout néoréalisme social sous l’effet d’une psychanalyse jungienne, une bonne partie du style étant déjà en place, pour basculer dans le rêve. Le pitch est simple : tout en entamant une cure thermale, un réalisateur en mal d’inspiration se dépêtre péniblement entre son film qui n’avance pas, sa maîtresse, sa femme et ses souvenirs d’enfance où il espère puiser un peu d’inspiration.

De manière voulue, l’histoire n’avance pas vraiment dans un ballet de personnages épuisants entre une réalité sans issue, des rêves, des songeries et des souvenirs qui maintiennent le personnage central dans sa dépression évidente. Si ce n’était l’un des plus beaux rôles de l’immense Mastroianni, on y verrait bien Bill Murray (encore que sans la gaieté feinte constante du beau Marcello, quand il n’essaie pas de se cacher ou qu’il est filmé de dos, cela n’aurait pas tellement le même sens). En fait le sens viendra au retournement final, qui tient et touche à l’esthétique et non à un quelconque “twist” d’intrigue, comme métaphore d’une libération qui va au-delà d’une simple psychanalyse. Les thèmes récurrents du mensonge et de la pureté, liés à certains personnages de proches, introduisent le doute indispensable : au fond Fellini ne se bornait pas à parler de lui, et l’on peut s’amuser à trier ce qui ne correspond pas à là où il en était au moment où il faisait ce film.

La mise en scène est évidemment typique du maestro, aimant la fumée et le vent, farcie de détails qui donnent des clefs pour mieux y rentrer. Mais le grotesque n’est pas écoeurant comme cela sera plus tard à mesure qu’il redeviendra pessimiste, En premier lieu ce sont ce noir et blanc à forts contrastes, où le réalisateur se déplace toujours en costume monochrome, et quelques plans séquences brillants. Nino Rota à la musique donne un de ses nombreux thèmes passés à la postérité, mais on retrouve aussi un certain air wagnérien que la postérité associera définitivement plus tard à une autre scène encore plus célèbre d’un collègue américano-italien.

Il y aurait encore beaucoup à dire rien que sur ce film. Le statut de Fellini est à mon avis pleinement justifié.

« I comme Icare » est un Verneuil tardif encore assez typique. Dans un pays imaginaire, Montand joue le rôle d’un procureur intègre qui reprend l’enquête sur l’assassinat du chef de l’état après avoir été membre de la commission collégiale dont le travail ne le satisfait pas du tout. Evidemment l’intrigue s’inspire fortement de la commission Warren après la mort de JF Kennedy, en y donnant un côté « Z » renforcé par la composition de Montand… Le détour central par la fameuse expérience de Milgram donne un peu de profondeur à un thriller des années Giscard filmé avec métier mais sans relief particulier. C’était le film politique culte d’un ancien camarade de lycée, qui n’avait encore pas vu grand chose alors.

« Cobra Verde » est la dernière collaboration entre Herzog et Kinski. Elle raconte l’histoire du dernier trafiquant d’esclaves d’Afrique noire vers le Brésil. Le montage est sec, Kinski est terrifiant. Le sujet permet d’explorer une fois encore les aspects les plus primaires de l’être humain, les moteurs profonds que l’on ne veut plus voir, et surtout comment tout un vaste système aussi malfaisant peut s’instaurer quand plusieurs y trouvent leur compte. Un film pareil restera éternellement vrai et nécessaire tant il dérange.
Maintenant il faut que j’attrape le documentaire sur le tournage, ce qu’on voit du produit fini laisse deviner quelque chose d’hallucinant !

Le film suivant de Verneuil, Mille milliards de dollars, est tout autant recommandable. Et l’un comme l’autre seraient accusés aujourd’hui de « complotisme ».

Verneuil n’avait pas beaucoup de personnalité mais il savait s’entourer. Je préfère ses films des 60’s à ceux plus tardifs, ils ont une certaine valeur esthétique qui s’est ensuite perdue vers des productions trop populaires. Mais ça me botte déjà mieux que la nouvelle vague.

Mes rares films du moment…

Il était une fois à hollywood
Au ciné, et je me suis bien emmerdé, longuet, il ne se passe rien, une perte de temps inutile. LE pire c’est que je l’attendais avec impatience. Ça fait au moins 4 ou 5 films que Tarantino fait de la merde en fait.

Parasite
Chopé sur le net avec une bonne qualité d’image mais en Coréen sous-titré et les sous-titres ont manifestement été traduits avec Google Translate, c’est imbitable mais compréhensible.
Film chelou et assez plat mais avec tout de meme un coté accrocheur. C’est limite anthropologique, une étude de cas de la mentalité coréenne avec des rapports sociaux universels.

Les nuits blanches” est un petit film de Visconti coincé entre sa première grande production historique en couleurs (“Senso”) et le mythique “Rocco”. Il transpose une nouvelle de Dostoïevski dans une ville imaginaire de l’Italie des années 50 avec Mastroianni et Jean Marais dans les principaux rôles masculins et Nino Rota à la musique. Le beau Marcello incarne un promeneur noctambule qui va rencontrer une blonde en larmes mystérieuse et s’embarquer dans une belle affaire de friendzonage, comme on dirait de nos jours.

Tourné entièrement à Cinecitta, les décors, les scènes presque entièrement nocturnes et le noir et blanc donnent un côté très onirique et fellinien à ce film qui reprend le thème clé de l’art et des rêves qui mentent. Il se détache des oeuvres historiques et politiques habituelles du cinéaste, par une histoire banale et contemporaine, mais sans le réalisme affecté à la mode chez nous à la même époque (ce qui est un comble !). Cependant, la critique sociale est présente dans le décor et aux marges. La rigueur de la mise en scène peut s’apprécier à plusieurs reprises sur des plans intimes comme d’autres plus complexes. Les oeuvres secondaires réussies des grands maîtres sont autant de petits plaisirs fort aimés des gourmets.

Avec René Clément on était sûr d’avoir un film bien fait, et “le passager de la pluie” n’y déroge pas. Mettre ensemble Annie Cordy et Charles Bronson n’est pourtant pas gagné, sur le papier. Le scénario de Sébastien Japrisot (avec lequel il a pas mal collaboré) raconte comment une jeune femme qui a tué l’homme qui l’a violé voit arriver un étranger inquiétant qui semble beaucoup s’intéresser à ce qu’elle pensait avoir parfaitement dissimulé.

On retrouve avec plaisir des éléments qui avaient fait le chef-d’oeuvre “Plein soleil” : des identités trompeuses, un meurtre à dissimuler, les lumières d’une région méditerranéenne. L’intrigue est bien construite et ne laisse jamais un détail qui ne prenne sens plus tard. Mais c’est surtout la parfaite maîtrise formelle qui est appréciable : les cadrages, le son, la mise en scène bien sûr, la direction des acteurs qui ne commettent aucun cabotinage.

On a souvent critiqué René Clément pour avoir presque toujours adapté les romans et scénarios écrits par d’autres et pour cette réalisation qui n’aurait pas d’âme, aucune esthétique personnelle en plus de se contenter. Pour le premier point on rappellera que Kubrick faisait pareil, et pour l’autre je constate que cette perfection entretient une impression de distance par rapport aux faits qui n’est pas fortuite et qui constitue un certain rapport au monde.

Inception de Christopher Nolan
Divertissement haut de gamme, acteurs et réalisation au top (quel casting ! ), musique de Hans Chambre : excellente.
Je pensais que le scénario était inspiré par Christopher Priest (Nolan a déjà adapté un de ses livres) mais en fait non … Ca pourrait , en tout cas…

Jeune et jolie” est un film assez récent d’Ozon qui nous raconte l’expérience d’une lycéenne parisienne, d’un milieu moderne et plutôt aisé, qui se prostitue en douce par internet. On aime bien rapprocher Ozon de Buñuel à cause de son goût pour la provocation sexuelle, paraît-il plus franche dans ses premiers essais que je ne connais pas. Mais pour ce que j’en ai vu avant et encore sur ce film, il porte vraiment plutôt l’héritage d’une certaine nouvelle vague bien de chez nous : une charge antibourgeoise à la Chabrol et un vérisme formel à la Truffaut. Mieux, il se rattache encore plus fortement à ce dernier par son affection pour les jeunes et une certaine passion pour les femmes, même si chez lui c’est un goût entomologique plutôt qu’une fascination érotique. La brouette de scènes bien crues conforte cette impression.

Il faut reconnaître que la critique d’une certaine bourgeoisie moderne est assez bien menée : la double vie dangereuse d’une gamine assez vide met à jour l’hypocrisie des vieux richards lubriques mais aussi ce que les membres de sa famille voudraient laisser sous le tapis. Seuls certains camarades de son âge suscitent un peu de sympathie.

Adapter des comédies de théâtre ne demandait pas de grands efforts pour un réalisateur professionnel, surtout quand il pouvait se reposer sur des castings exceptionnels. Si à côté il fait des drames sociaux sans esthétique particulière et surtout sans y apporter un regard propre, se contentant d’amener tel quel un sujet contemporain sur la toile pour que les gens en parlent (et viennent le voir), je ne crois pas que ça exige beaucoup d’efforts non plus. On comprend qu’Ozon puisse pondre un film tous les dix-huit mois depuis si longtemps et marche bien en termes d’entrées. Mais sauf évolution brutale, sa contribution au cinéma en tant qu’art restera assez limitée.

Cela m’était déjà arrivé : je repense à Truffaut et je me dis qu’après tout avec son côté littéraire et ce mélange de légèreté et de mélancolie, il est un peu plus touchant que tous ses collègues de cette Nouvelle Vague que je n’aime pas beaucoup. Plutôt qu’une école vraiment cohérente, j’y vois une génération d’anciens critiques qui sont passés à l’action en continuant à se soutenir les uns les autres afin de s’assurer de prendre la place de l’ancienne caste qu’ils descendaient avec affectation.

Alors je suis allé chercher “Les deux Anglaises et le continent” autre adaptation d’un roman de Roché après “Jules et Jim”, qu’il considérait comme son chef-d’oeuvre malgré un succès public modeste. Il s’agit encore une fois d’un triangle amoureux, mais à l’inverse de l’autre c’est cette fois un jeune parisien qui va et vient entre deux soeurs Galloises (et non Anglaises), avec de fortes adjonctions autobiographiques soulignées par la présence de Jean-Pierre Léaud son double attitré à l’écran.
On se prend un peu à l’histoire de ce jeune homme égoïste et faible de caractère, même s’il est également lassant de tourner encore et toujours autour des mêmes obsessions féminines rebattues. Et puis j’aime bien dès que ça se passe à la Belle Epoque. Truffaut s’inspire même parfois de la peinture de cette période. Cependant une fois de plus ce film reflète en réalité l’esprit du temps où il a été fait, plaqué sur une époque antérieure. La mise en scène est impeccable et froide. Mais ressort toujours cette étrange austérité du montage par ses ellipses fréquentes, par l’abus de voix off et de monologues face caméra confirmant l’âme littéraire de toute une oeuvre et a malheureusement légitimé durablement une façon de faire asséchante auprès des générations suivantes.

D’un point de vue global on peut goûter un semblant de profondeur intime dans tous ces films. Mais les effets néfastes de cette focalisation permanente sur une certaine obsession qu’une grande partie de l’humanité peut comprendre est infiniment alourdie par la réutilisation trop fréquente du même pitch. Une fois de plus j’en ressors avec la conviction que tout ça est assez surévalué, que tous ces gens ressortent avec le recul mal placés pour avoir donné tant de leçons… et que je devrais arrêter d’aller explorer des territoires ennuyeux en espérant trouver enfin ce qui me fera comprendre ou aimer, comme ce fut le cas pour d’autres mais après deux ou trois films seulement.

Qu’il est bon parfois de voir un avis parfaitement conforme au sien!

La Nouvelle Vague jouit encore d’une aura parfaitement inverse à sa qualité cinématographique encore aujourd’hui.

Dis comme ça, c’est un peu radical (j’aime certains Truffaut, Eustache, Rohmer ou Varda si je suis de bonne humeur) mais que de prétention, de nombrilisme, d’entre-soi, d’effet de manche au détriment de l’histoire et de défaillances purement techniques.

Ce n’est pas radical, il est juste question de faits. Il faut être Slayer pour se permettre de casser les prédécesseurs de la sorte, ce n’est pas donné à n’importe qui. Je serais moins dur s’ils avaient été modestes. Je reste persuadé que cette arrogance a laissé des traces même dans la société.

C’est pour des raisons semblables que Tarantino m’agace depuis un bon moment alors que j’avais adulé ses premiers films comme toute ma génération. Il critique vertement tout ce qui lui est étranger alors qu’il est au coeur des institutions établies, il récompense ses ex et ses amis quand il est dans un jury en pondant des films désespérément verbeux et autoparodiques.

Concernant Truffaut c’est cette ressemblance trop lourde entre tous ses films qui me gave, du moins pour ceux que j’ai vu. Au moins « La nuit américaine » a l’intérêt de faire passer de l’autre côté de l’écran et « les 400 coups » privilégie l’affection du cinéaste pour les enfants plutôt que ses questionnements libidineux au lieu de l’inverse par la suite.

Le drame est que notre culture est profondément marquée par cette bande, et leur conception du cinéma. Ils ont largement influencé les générations suivantes, voire les réalisateurs de téléfilms et même les attentes du public pendant une longue époque. Moi-même j’ai attendu vingt-deux ans environ pour comprendre que le cinéma n’était pas que du roman filmé, ni du théâtre en situation, et que les grands cinéastes adultes n’étaient pas forcément ceux qui racontaient une histoire vraisemblable dans un décor réaliste.