« I comme Icare » est un Verneuil tardif encore assez typique. Dans un pays imaginaire, Montand joue le rôle d’un procureur intègre qui reprend l’enquête sur l’assassinat du chef de l’état après avoir été membre de la commission collégiale dont le travail ne le satisfait pas du tout. Evidemment l’intrigue s’inspire fortement de la commission Warren après la mort de JF Kennedy, en y donnant un côté « Z » renforcé par la composition de Montand… Le détour central par la fameuse expérience de Milgram donne un peu de profondeur à un thriller des années Giscard filmé avec métier mais sans relief particulier. C’était le film politique culte d’un ancien camarade de lycée, qui n’avait encore pas vu grand chose alors.
« Cobra Verde » est la dernière collaboration entre Herzog et Kinski. Elle raconte l’histoire du dernier trafiquant d’esclaves d’Afrique noire vers le Brésil. Le montage est sec, Kinski est terrifiant. Le sujet permet d’explorer une fois encore les aspects les plus primaires de l’être humain, les moteurs profonds que l’on ne veut plus voir, et surtout comment tout un vaste système aussi malfaisant peut s’instaurer quand plusieurs y trouvent leur compte. Un film pareil restera éternellement vrai et nécessaire tant il dérange.
Maintenant il faut que j’attrape le documentaire sur le tournage, ce qu’on voit du produit fini laisse deviner quelque chose d’hallucinant !